Encore toute entière sous le choc, dans l’ambiance et le génie du règne animal de GB Del Amo que je venais de terminer en vacances, je n’arrivais pas à démarrer sombre dimanche d’Alice Zeniter.
Je me décide donc à faire un tour au Relay de Lyon Part dieu et tombe sur ce livre, aux critiques sur bandeau rouge très alléchantes.
Le résumer ne me séduit pas plus que ça, une femme qui écrit à la femme de son amant ça sent l’amour adultère et le sujet a tendance à me fatiguer.

Alors en effet, là-dessus je ne me suis pas trompée, et je n’ai pas non plus accroché au recel de cadavre, difficilement crédible.

Non. Ce qui m’a touchée dans ce livre, c’est le cheminement d’une femme dans la construction de sa vie sexuelle et amoureuse. Apprendre à ne pas disparaître dès lors qu’elle se met en couple.
Ne plus accepter l’inacceptable par peur de se retrouver seule, par peur d’oser dire, remettre en question ce qui lui est imposé.
Apprendre à mettre des mots sur un acte sexuel violent. Arrêter de se mentir à soi-même.

Et puis se rendre compte qu’un homme peut s’intéresser aussi à qui elle est,
« Il disait souvent : et toi ? ».
Qu’il peut être aussi nerveux qu’elle lors de leur premier RDV,
Qu’il est possible de cuisiner ensemble,
Faire les courses ensemble,
Rire ensemble,
Etre remplis de ces petits riens qui forment les grands amours,

Dire de cet homme qu’il était aussi son meilleur ami.

L’autrice dont j’avais déjà beaucoup aimé le style dans « la vraie vie », partage avec nous l’univers intérieur d’une femme dans ses moindres recoins, dans une réalité assez poignante pour la lectrice de sexe féminin que je suis.