
"Mon sous-marin jaune est une formidable ode au pouvoir des mots et au rôle sans pareil de la littérature."

Mon sous-marin jaune
Jón Kalman Stefánsson
Genre
Littérature islandaise
Résumé
Le narrateur aperçoit Paul McCartney dans un parc Londonien en 2022 et plonge dans ses souvenirs au moment où, alors qu’il n’est encore qu’un jeune garçon, il apprend au détour d’une phrase que sa mère vient de mourir.
Citation
L'imagination nous conduit souvent en des lieux qui n'ont jamais existé - mais sans elle, nous ne découvririons jamais rien.

Jón Kalman Stefánsson
Jón Kalman Stefánsson grandit à Reykjavík et à Keflavík. Après avoir fini ses études au collège en 1982, il décroche de petits emplois en Islande de l'Ouest (par exemple dans les secteurs de la pêche et de la maçonnerie).
Il entreprend ensuite, de 1986 à 1991, des études en littérature à l'université d'Islande, sans parvenir à les terminer. Pendant cette période, il donne des cours dans différentes écoles et rédige des articles pour le journal Morgunblaðið. Entre 1992 et 1995, il vit à Copenhague, où il participe à divers travaux et s'adonne à un programme de lectures assidues. Il rentre en Islande et s'occupe de la Bibliothèque municipale de Mosfellsbær jusqu'en 2000.
En 1997, son premier roman paraît en Islande, mais c’est avec la trilogie romanesque composée de Entre ciel et terre (Himnaríki og helvíti, 2007), La Tristesse des anges (Harmur englanna, 2009) et Le Cœur de l’homme (Hjarta mannsins, 2011), qu’il s’impose dans le monde entier comme un écrivain de premier plan. Il reçoit de nombreuses distinctions dans plusieurs des pays où son œuvre est traduite. En 2015, notamment, il est récompensé par le prestigieux prix Millepages pour D’ailleurs, les poissons n’ont pas de pieds (Fiskarnir hafa enga fætur, 2013), paru en français aux éditions Gallimard.
Avec Ásta : où se réfugier quand aucun chemin ne mène hors du monde ?, il obtient le prix Folio des libraires en 2020.
En janvier 2022 paraît en français Ton absence n’est que ténèbres (Grasset) qui raconte l’histoire d’une famille sur plus d’un siècle, à travers le regard d'un homme devenu soudain amnésique, en quête de souvenirs et d'amour. Il obtient le prix 2022 du livre étranger.

L'oeil de votre chroniqueur.euse

En refermant « Mon sous-marin jaune » de Jón Kalman Stefánsson, j’ai immédiatement attrapé mon crayon pour rédiger une chronique tant j’avais hâte de partager avec vous mon enthousiasme pour ce livre (j’ai également fait ou failli faire deux folies que vous découvrirez si vous parvenez à me lire jusqu’au bout !). N’ayant pu achever l’article d’un seul trait, je décide quelques semaines plus tard, par souci de cohérence, de repartir d’une page blanche. Mais qu’il s’agisse de court terme ou de terme moyen, le constat ne varie pas d’une once, le roman est bon, excellent même.
Pourtant, les choses n’étaient pas très bien engagées, d’une part parce que le livre m’avait été offert (qu’il soit dit ici que je n’aime pas ne pas choisir mes bouquins !), d’autre part en raison de sa couverture d’un goût douteux, et enfin parce qu’aussi fan puissé-je être des Beatles, le pitch me laissait totalement perplexe. Il m’aura donc fallu quelques mois avant que je ne daigne ouvrir (et me mettre à) l’ouvrage.
Avant de vous en dire davantage, laissez-moi vous prodiguer chers lecteurs, un conseil. Si au départ vous rencontrez quelques difficultés à vous acclimater au récit, persévérez ! Oui, persévérez, vous ne le regretterez pas, car ce roman aux abords foutraques est en fait conçu comme une investigation psychologique du narrateur, avec des allers et des retours successifs sur des faits qui ont marqué son enfance. Ce narrateur, qui n’est autre que JK Stefánsson lui-même, tente de consoler une bonne fois pour toute l’enfant qui, pour supporter la mort de sa mère, un père dysfonctionnel et la solitude, se réfugie dans un abri, son sous-marin jaune (mais de quoi s’agit-il ? Vous le découvrirez…). Donc oui, ça surprend au début, ça déstabilise même, mais par pitié faites-moi confiance, persévérez.
Ce qui impressionne dans ce livre, c’est la beauté de la langue, aussi pure que les paysages bruts de la côte de Strandir que survolent les sternes arctiques. C’est la poésie subtile de l’enfant qui rêve pour tromper la solitude et adoucir les assauts de la réalité. C’est l’intelligence de JK Stefánsson qui repasse et distille ses souvenirs, non sans humour, pour triompher de la mort.
Aussi je vous le dis (enfin), vous achèterez deux choses en refermant ce livre : un autre roman de JK Stefánsson et un billet d’avion pour l’Islande.
Vous aimerez peut-être aussi...








