Une odyssée littéraire qui nous entraîne à travers les océans.
Les enfants du large
Virginia Tangvald
Genre
Roman autobiographique
Résumé
Virginia a vu le jour à bord du bateau construit par son père, Peter Tangvald, célèbre aventurier ayant fait plusieurs fois le tour du monde. De lui, elle n’a aucun souvenir : sa mère s’est enfuie avec elle bébé, avant que son père périsse dans un naufrage qui prendra aussi la vie de sa sœur. Seul survivant, son frère continuera à naviguer jusqu’à disparaître à son tour en mer.
De cette histoire de liberté à tout prix, d’errance et de perte, Virginia rassemble les pièces éparpillées sur les quatre océans dans un premier roman sidérant. Une enquête familiale pour conjurer le sort, combler les blancs des archives et ancrer son identité. Une odyssée fascinante, de l’île de Bonaire à Porto Rico en passant par Toronto et la Norvège, où la romancière embarque le lecteur sur la trace des siens pour se trouver elle-même.
Une ode à ce pouvoir des mots : fixer des vies entre deux eaux.
Citation
"Dans ce néant, dans cette solitude où était né mon désir obsédant pour le retrouver, autre chose m'était apparu, trop flou pour que je puisse clairement l'identifier. Le soupçon d'une proximité profonde entre nous, accompagné d'une fascination pour le funeste. Quelque chose de terrible et d'inavouable est alors monté jusqu'à moi, une odeur de rance de fer et de sang jointe à l'étrange impression que j'allais mourir de ses mains."
Virginia Tangvald
Née en mer en 1986, Virginia Tangvald grandit au Canada.
Après des années dans la musique, elle est devenue réalisatrice.
Les Enfants du large est son premier roman.
L'oeil de votre chroniqueur.euse
Et puis,
Voilà qu’a peine terminé, un désir irrépressible de le relire là tout de suite.
En prenant des notes cette fois car la succession de femmes, d’enfants, de tours du monde en bateau sans moteur mais aussi de faits plus sombres les uns que les autres qui marqueront la destinée tragique de cette famille; donnent le tournis.
J’ai besoin d’une deuxième lecture avec un peu plus de recul cette fois, tant ce roman vous happe dès les toutes premières pages sans que vous puissiez reprendre votre souffle, accrochés au bastingage veillant à garder la tête hors de l’eau.
L’auteure nous embarque avec elle (et le verbe embarquer prend ici tout son sens) dans son travail de recherche qui lui permettra de se libérer de ses fantômes et commencer à construire sa propre vie.
Haletant comme un polar ou tout simplement comme un très bon roman.
Car même si Le livre est le résultat d’une enquête menée sur trois années par Virginia Tangvald, dans un travail quasi documentaire à parcourir le monde sur les traces de son père, et de son frère ; recueillant des témoignages parce qu’elle a un besoin viscéral de savoir qui était cet homme qui a marqué au fer rouge tous ceux qui l’ont côtoyé de près, jusqu’à lever des zones d’ombres sans jamais tirer de conclusion ou émettre un jugement ; il s’agit bien d’un roman. L’histoire de cette famille est un roman. Roman noir, roman d’aventure, un roman nécessaire à son auteure,
car il s’agit pour elle de rassembler les deux voir les multiples visages de ce père qu’elle a peu connu mais qui est constamment présent, pour en faire son papa à elle, seule survivante de cette saga où la constante recherche de liberté du père, dans une quête égoïste, conduit à la destruction de toute une famille.
Privée de son père, l’auteure ne devra pourtant sa survie qu’à cette séparation brutale, alors qu’elle n’a que deux ans.
Ce livre est une très grande réussite, Bien joué moussaillon !