Commençons par une confession, et j’ai un peu honte de l’avouer : je n’avais jamais lu Daniel Pennac.
Et puis, et puis … avec les camarades Jurés du Livre Inter 2023, nous avons décidé de fêter les 50 ans du prix en faisant un Prix des Prix du Livre Inter (Voir : Le Prix des Prix du Livre Inter | QuartierLivres).
Au premier tour, j’ai hérité avec quelques collègues de La Petite Marchande de Prose (Gallimard, 1990). Donc, plus d’excuses.
On trouve dans cet ouvrage Malaussène, éditeur nonchalant, au prise à des péripéties qui, isolées, frisent l’absurde : un vieux flic tireur d’élite qui se ballade avec un bébé sur le dos, un écrivain-géant-catcheur, un directeur de prison chantre de la créativité ([Attention spoiler !] et un brin voleur), une journaliste follement belle et protéiforme, une petite sœur astrologue, un ministre qui n’est pas ce qu’il parait, un massacre digne de Jack l’éventreur, etc.
Qui frisent l’absurde donc, mais qui ne le sont pas tant la ligne narrative est tenue ferme et nous embarque dans un courant jubilatoire qui fleure bon … une histoire.
Une histoire comme nous les lisions enfants, pleine de rebondissements, de mystères, de deus ex machina. Une histoire qui offre au lecteur attentif, ou simplement curieux, un sous texte tout à la fois digne d’un conte de Grimm – Eros et Thanatos entrelacés, et d’une réflexion très juste sur l’Art, l’écriture et … la lecture. La petite marchande de prose, c’est bien sur Pennac.
Et à Pennac l’écrivain, rien d’impossible ! Offrant ainsi au lecteur une friandise aux milles saveurs, une délicieuse histoire, aérienne et dense. Si une certaine littérature contemporaine nous laisse parfois sur notre faim à force d’être trop sérieuse et sûr d’elle-même, voici un bon bain de jouvence pour les amoureux de littérature, tout autant que pour ceux qui veulent juste une bonne histoire.
Daniel Pennac ? Encore !