Polar, comédie romantique, satire sociale… Autant de facettes que l’écrivaine tente d'assembler
Fantastique Histoire d'amour
Sophie Divry
Genre
Roman
Résumé
Maïa est une jeune femme, journaliste scientifique, qui vit seule, se revendiquant très indépendante. Elle écrit un article sur un matériau récemment découvert, un cristal scintillateur.
Bastien, lui, est inspecteur du travail, célibataire, plutôt déprimé.
Un accident du travail qui est en fait un homicide, une expérience qui met à jour une drogue très puissante pouvant conduire à la dépression voire au suicide. Voici les ingrédients de ce roman entre polar et romance.
Citation
« Maïa voyait les signes d'agacement entre eux ; les signes de tendresse aussi. Ces ajustements de la vie de famille. Un enfant mettant la table en disant à son frère que demain ce serait à son tour, le mari effleurant le bras de sa femme. Chacun parlant de ses projets pour la semaine à venir. Dans cette cuisine, l'amour semblait une chose simple, accessible. L’amour : trouver la lumière allumée en rentrant chez soi, mettre une deuxième assiette à côté de la sienne, avoir quelqu'un qui vous aide pour décrocher votre collier. »
Sophie Divry
Sophie Divry est née en 1979 à Montpellier. Elle est journaliste et écrivaine et a déjà publié plusieurs romans et essais.
L'oeil de votre chroniqueur.euse
Regards partagés de nos 2 chroniqueuses Delphine et Sandra.
Delphine :
La sélection du Livre Inter, des pépites ! Je m’étais promis l’an dernier, jurée du Livre Inter 2023, de ne plus me contenter de lire LE Prix mais aussi la sélection, ou au moins une partie de celle-ci.
Avant l’annonce du lauréat 2024, j’ai foncé sur « Fantastique histoire d’amour », de Sophie Divry, une autrice qui m’est totalement inconnue.
Dès le début, une écriture banale, un style peu engageant. Dès le début, l’impression de lire du déjà lu. Dès le début, une intrigue qu’on devine peu intrigante. Et puis, au fil des pages, des personnages qui ne s’étoffent pas, des longueurs, des dialogues plats, qui n’apportent rien au récit. Une pseudo enquête sur un cristal qui rendrait suicidaire. Des personnages auxquels on a du mal à s’attacher tellement ils sont caricaturés : la célibataire blindée qui se refuse à des relations suivies, le célibataire un peu dépressif, qui se dit catho. Les réflexions sur la foi manquent de profondeur, tout comme celles sur l’amour (« Le danger, c’est de créer des liens, de s’attacher, de se connaitre. De s’aimer en fait. »). On tourne les (506 !) pages mais on n’attend rien parce qu’on connait déjà la fin. Mais en fait, on se fiche de la fin.
Lorsque j’ai (enfin) terminé, j’ai ressenti la même sensation qu’après avoir lu il y a longtemps, le Da Vinci Code. C’est dire…
Sandra :
Je ne veux pas avoir l’air de sortir la sulfateuse pour achever ce texte déjà bien rétamé quoique fort élégamment par Delphine, mais enfin que pourrait-on sauver ? Ce n’est pas qu’il y a des clichés, c’est que tout est cliché : la description des personnages, les sentiments qui les traversent, leurs interactions, l’humour faussement candide et carrément lourdingue, les dialogues, l’histoire d’amour, au secours !
L’intrigue espionnago-policière est, disons-le franchement, tout à fait ridicule et d’un ennui absolu (ras le bol très vite de ce cristal bleu qui transforme les gens en toxico-zombies dépressifs, ras le bol de la course poursuite). On ne nous épargne rien, même pas des scènes de sexe hélas qui donnent un peu envie de se foutre par la fenêtre. On ne croit pas une seconde à cette histoire, ces gens. C’est peut-être une parodie de roman d’espionnage plongé dans le réalisme social mais si c’est ça c’est loupé car tout cela ne s’imbrique pas mais se superpose pour constituer un gros pudding creux et pourtant indigeste.
Erratum : il y deux choses super dans ce livre : ça se passe en grande partie à Lyon (ma ville) et le prénom du personnage féminin (celui de ma fille)