Entrez dans la maison hantée de notre rêve américain du tiers-monde.
Cabdriver
Dege Legg
Genre
Roman étranger
Résumé
Chaque boulot est sa propre aventure. Conduire un taxi la nuit à Lafayette en Louisiane n’a pas fait exception. Il y a eu des hauts exaltants, des bas dévastateurs, des moments de terreur, d’hilarité, d’invraisemblable absurdité, et des nuits sans fin de banale routine, ponctuées d’épisodes touchants, capables de vous faire sereinement retrouver foi en l’humanité. Ce fut une sacrée virée. […] C’était mon job, et voici mon livre. Bon voyage.
Citation
"J’aime l’Amérique. Vraiment. Mais c’est pas facile… A ce moment-là, j’ai envie de tout laisser tomber, de faire mes bagages et me joindre à cette famille okie. Je ne peux pas les abandonner alors autant aller au bout des choses - me joindre à eux et devenir un membre du clan. Je me trouverai un coin à l’arrière du minivan et dormirai entre les deux chiens, la glacière à bière et le lézard apprivoisé. Ce sera mon coin. Ils diront « Oh, faites pas attention à lui, c’est juste oncle Dege. »
Dege Legg
Dege Legg (1968-2024) est né et a grandi dans le Sud de la Louisiane.
Il se fait connaître comme musicien, localement d’abord au sein de diverses formations de rock, puis internationalement avec son propre groupe blues-rock, Brother Dege.
Sa chanson Too Old To Die Young figure sur la bande originale du film Django Unchained de Quentin Tarantino.
Son approche à vif, nourrie des vicissitudes du quotidien mais transcendée par une sensibilité poétique, caractérise toute la création de Dege Legg, qu’elle soit musicale ou littéraire.
L'oeil de votre chroniqueur.euse
Il n’est pas donné à tout le monde de faire preuve de bienveillance et d’humanité face aux gens que la folie et la laideur forcent à sortir la nuit, Dege (prononcer Deej) est ce genre d’homme.
La carrière de musicien aux Etats-unis n’est pas un long fleuve tranquille, c’est pourquoi Dege à fait tous les métiers dont, chauffeur de Taxi (de nuit) dans les bas fond de la Louisiane post-Katrina.
Son récit est d’une poésie sombre dans la droite lignée d’un John Fanté. N’hésitez pas à écouter sa musique, tout aussi belle et honnête. C’est là-dessus que je voudrais insister, l’auteur ne se ménage pas.
Il n’a pas le beau rôle, parfois bon samaritain, parfois salaud, humain quoi… De même, il n’enfonce pas son prochain, il donne l’impression d’être juste dans son jugement comme avec sa plume. La traduction est à la hauteur du talent d’écriture et les quelques pages qu’on pourrait considérer comme de la poésie ou des potentielles paroles de chansons n’ont rien de ridicule malgré la VF.
Le récit se découpe en chroniques courtes, patchwork de la vie nocturne d’une petite ville américaine, à picorer pour les plus modérés d’entre vous, pour moi, il n’a pas passé le week-end. Du pur plaisir !