top of page

Résultats de recherche

18 éléments trouvés pour «  »

  • Mercredi, 2 nouvelles chroniques ! L'écharde de Paul Wenz et La gosse de Nadia Daam

    La Gosse - Nadia Daam Editions Grasset Chronique de Mélanie Lesoif O n a tous ces moments-là. Bof, pas très envie de bouquiner. Quand on vient d’enchaîner trois ou quatre déceptions littéraires à vingt balles l’unité, quand on traîne la patte pour finir le dernier Martin-Lugand qu’on attendait pourtant avec appétit. Désabusés. Même pas envie de parcourir les étagères pour dénicher un classique qu’on a aimé. Puis un matin, au café, la collègue dit : il faut abso-lu-ment que je te prête le dernier Nadia Daam. Qui ? Mouais si tu veux. Le ciel est bas, gris. Même mai ne tient pas ses promesses. Bof. Mais ok. La collègue tient parole et ramène le livre dans sa besace l’après-midi-même. « Tu verras, je l’ai lu en deux soirs. Ça se dévore comme un bonbon », qu’elle glousse. Un rapide regard sur la couverture me fait soupirer. Vraiment bof. Le soir quand même, je l’ai ouvert, pas curiosité. Sans grand intérêt. Et puis je ne l’ai pas refermé. Nadia Daam, je ne la connaissais pas. Elle m’a pourtant parlé comme si on avait grandi ensemble. Comme si on était devenues mères en même temps, et qu’on avait échangé sur nos culpabilités, nos doutes, nos incompétences et nos fiertés de mamans depuis quinze ans. Comme si son ado de fille était la mienne. Son amour fou pour cet enfant, qui jadis avait poussé « un soupir adorable à en crever » et qui désormais se pavane devant le miroir sans complexe avec ses copines, est ce qui détermine le reste. Essentiel. Ça sonne juste, ça tonne fort, ça résonne longtemps après la lecture. C’est une mère universelle, Nadia Daam. Une écrivaine de talent, qui touche en plein cœur et qui fait rire dans la même page. Son analyse affûtée de la féminité adolescente en 2024, la description de sa propre jeunesse sans voile et sans indulgence, sa perception de l’évolution des mœurs avec un regard vif, positif, enthousiaste mais jamais mielleux, et inquiet tout à la fois, est d’une finesse rare. La manière dont apparaît, entre les lignes, la conscience aiguë de ses propres contradictions est un délice. Ces livres-là, ceux qu’on ne referme pas, qui nous suivent longtemps grâce aux réflexions qu’ils distillent, sont ceux qui nous relancent la machine en deux coups de cuillères à pot. Depuis j’ai retrouvé ma boulimie. Il ne fait toujours pas beau, mais je relis. Mélanie LESOIF

  • Samedi, c'est sorties ! Retrouvez nos 3 nouvelles chroniques sur notre quai des livres.

    DU MEME BOIS - Marion FAYOLLE Editions Gallimard Chronique de Cécile M. Marion Fayolle dessine. Marion Fayolle écrit. Un premier roman. De la même manière que ceux qui l’ont quittée font « rentrer la ferme dans des glacières, en petits morceaux », Marion Fayolle la fait rentrer dans un roman de quinze courts chapitres. La ferme, ceux qui l’ont quittée la gardent dans leurs souvenirs. Voilà que Marion Fayolle la garde dans un livre. Elle fait remonter à la surface « ceux d’avant [qui] dorment encore dans les sillons de sa peau ». Elle habille les souvenirs « pour que ça soit écrit quelque part, [leur] existence ». Il y a la mémoire du pépé qui s’efface comme un paysage sous la neige, la folie de l’un, le dévouement de l’autre, la vie des bêtes avant celle des hommes, vêlage et enfantement se superposent. C’est l’histoire d’une transmission qui ne se fera pas. Personne ne reprendra la ferme familiale. Mais l’héritage se tient ailleurs, dans un paysage ardéchois qui marque et un patrimoine génétique. La gamine que l’on suit à travers différents âges de la vie s’en empare avec la volonté de décaper les souvenirs comme la mémé, le caveau de famille. Ainsi, l’histoire continue avec les mots sensibles lucides et poétiques de la jeune autrice. On retrouve dans son texte la finesse l’humour et la poésie de ses dessins. Vous pourrez visiter l’univers de Marion Fayolle au Centre Pompidou, dans une exposition-atelier « Tenir tête » qui se tiendra dans la Galerie des enfants, niveau 1, du 29 mai 2024 au 6 janvier 2025.

  • La chronique littéraire de juin par Mathieu

    La génération Y est la dernière à avoir été bercée par les reliques esthétiques des 70’s, héritage des darons. Le rap, l’électro, TikTok, vont bientôt finir de balayer les Chevrolets Corvettes trop polluantes, les guitares trop ringardes, les pellicules surexposées aux couleurs trop fades. Ces dernières quittent peu à peu l’imaginaire des artistes en panne d’inspiration pour laisser place à de nouvelles imageries. En attendant, j’ai beau craindre la tonne de clichés que charrient souvent les romans sur la culture rock et la musique en général, je ne peux pas m’empêcher d’espérer y trouver une saveur de madeleine et ici pas de faute de goût! Dans « Tempo » (Roman de Martin Dumont/ Editions Les Avrils) le personnage principal est un survivant de cette période tant fantasmée. Félix joue de la guitare dans un bar pour un auditoire distrait et rumine les espoirs déçus et sa vie de couple mise à mal par la précarité. Le décor posé, l’auteur nous emmène voir l’adolescence de Félix, sa découverte de la musique et son quotidien entre espoirs et désillusions avec une fine approche de la temporalité et une grande sensibilité. Le style est sincère, sans fioriture, pas de révolution mais d’une grande honnêteté. Au delà de cet aspect, on s’attache aux personnages qui prennent très vite corps et nous questionnent sur ce qu’implique la loyauté envers sa famille, ses amis, ses rêves et son art. Si pure à l’adolescence et qui percute le réel avec cruauté. On se demande avec Félix le pourquoi de la création, ce qu’implique de se livrer pour soi au départ et quand l’ambition et la nécessité d’être entendu fini par s’immiscer dans tout ça. Servez vous un verre, ressortez un vinyle des Stones ou de Tracy Chapman et profitez de ce roman initiatique qui tient ses promesses et vous fera sans aucun doute passer un beau moment. Si vous avez une jour tenu un instrument dans vos mains ou fantasmé en écoutant un riff de guitare ce bouquin vous fera vibrer. Pour les autres, essayez quand même vous risquez d’aimer ça. RENDEZ-VOUS SUR NOTRE QUAI DES LIVRES POUR RETROUVER L'ENSEMBLE DE CETTE CHRONIQUE ET D'AUTRES CHRONIQUES

  • Mathieu Belezi remporte le Prix du Livre Inter 2023

    L’écrivain Mathieu Belezi a reçu, lundi 5 juin, le prix du 49ème Livre Inter pour Attaquer la terre et le soleil, publié aux éditions Le Tripode. Le nom du lauréat a été dévoilé par David Foenkinos, président du jury, lundi 5 juin dans le journal de 8 h de France Inter. La sélection était très belle, très relevée, avec des textes différents et qui prêtaient aux échanges, mais le livre de Mathieu a été unanime sur la beauté de l’écriture, la poésie, qui nous a vraiment transporté », a déclaré au micro de France Inter David Foenkinos.

  • 50ème Prix du Livre Inter, et le gagnant est Aliène de Phoebe Hadjimarkos Clarke !

    LE 50ème PRIX DU LIVRE INTER Anne Lopez Parent « Le prix du livre inter est créé en 1975 sur une idée de  Paul-Louis Mignon  qui souhaitait que le public de cette station nationale décerne chaque année un prix des lecteurs pour les vacances à venir ». Quelle belle idée n’est-ce pas ? Imaginons le livre, l’objet, l ‘élu, déposé au centre d’une valise sans roulette, au milieu de maillots de bain deux pièces aux couleurs vives; et la valise en presque carton cherchant sa place dans le coffre de la Peugeot 504 dégueulant déjà d’accueillir la tente familiale Trigano, et autres gonfleurs, matelas pneumatiques et bouées canard. En 2023, nous avons décidé que ce serait « Attaquer la terre et le soleil » de Mathieu Belezi qui serait l’objet fétiche de tous les vacanciers, promis à des virées en Flixbus, blablacar ou vols longs courriers pour des vacances au bout du monde. Dans une ITW de 1983 au micro de Jacques Chancel pour son émission parenthèse, Paul-Louis Mignon explique qu’il ne s’agit pas seulement d’un prix mais d’une action en faveur de la lecture dans une double complicité : Celle de la radio et du livre. La radio favorisant la lecture. Celle de la radio avec ses auditeurs/trices par le dialogue quotidien qui les réunit, et dans une volonté de créer une relation directe entre les auditeurs et les écrivains. Quelle belle idée aussi que celle-là. Puisque le prix du livre inter se déroule en « présentiel » pour reprendre une expression qui paraît déjà appartenir à la préhistoire, nous, le clan des 24, jurons avoir rencontré notre Président de jury, le VRAI David Foenkinos, déjeuné et diné avec lui, et même partagé le même ascenseur afin d’accéder jusqu’au sommet de la maison de France Inter où se deroulent les délibérations. Nous avons également accueilli notre lauréat ému jusqu’au larmes, nous etions alors parcourus de frissons, tappant dans nos mains, heureux, tellement heureux. Nous avons échangé avec lui lors de notre déjeuner le Lundi. Sans oublier Antoine Wauters (lauréat 2022) qui s’est fait le plaisir d’assister à nos délibérations. Pas d’ascenseur de service, de premier ou deuxième service, Egalité, Fraternité. Si ce n’est pas de la r elation directe entre auditeurs, écrivains, et gens de la radio... Sans oublier la rencontre avec la VRAIE Eva Betan, la grande patronne de ce livre inter qui orchestre, encadre, veille, bienveille (du verbe bienveiller), et fait en sorte que tout cela coule comme une source tumultueusement tranquille. Pour rappel, « le livre Inter c’est un jury de 24 personnes, à parité homme-femme et globalement réparti équitablement parmi les régions françaises, constitué chaque année par recrutement d'auditeurs ayant fait acte de candidature. La sélection des livres en compétition est effectuée auprès de critiques littéraires de la presse écrite ou de la radio par la présélection d'une quarantaine de livres dont dix seulement seront en compétition dans la liste officielle. Le jury de 24 lectrices et lecteurs est présidé par un(e) écrivain(e). Les membres du jury ont huit semaines pour lire les dix livres présélectionnés avant de se retrouver à Paris, avec le président, pour débattre et voter pour choisir le livre lauréat ». Nous voilà donc arrivés à l’objet de cette chronique (ou comment garder le meilleur pour la fin): LE 50ème Prix du Livre Inter, Présidé par l’immense, la lumineuse Isabelle Huppert, Pour cet anniversaire incroyable. Les 24 jurés de ce cru exceptionnel ont rencontré la VRAIE Isabelle Huppert, Diné puis déjeuné avec elle, Partagé le même ascenseur, Débattu puis décerné dans la joie (nous leur souhaitons de tout cœur) et la douleur (choisir c’est renoncer) leur roman de cœur. Enfin, ils ont accueilli et applaudi à s’en faire mal aux mains leur lauréat :  Aliène, de Phoebe Hadjimarkos Clarke aux éditions Du Sous Sol.

  • Le 49è prix du Livre Inter : retour sur une incroyable aventure !

    C’est le 30 Mars 2023, sur l’antenne de France inter que fut scellé (à jamais) un pacte entre nous, les 24 « élus » qui seraient les jurés du prix du livre inter 2023. (Appelons le : pacte des 24). Le 30 Mars, la liste est tombée. Nous avions dorénavant ce point commun d’avoir été « choisis » parmi 2409 candidats. Ca paraît fou quand on le vit. 24 sur 2409. 1%. Ce 1% a commencé à nous lier, à faire de nous un groupe, une tribu, un clan, un cercle… Mais tout d’abord, avant ce 30 Mars 2023, il y eut cet exercice solitaire, ce brainstorming intérieur. Expliquer…pourquoi la lecture tient-elle autant de place dans nos vies ? quelle place ? pourquoi cet amour des livres ? ce refuge ? ce soutien ? ce calin ? Puis, après le 30 mars 2023 vint un second exercice en solitaire que fut la lecture des 10 livres finalistes pour ce prix 2023, présidé par David Foenkinos. Chacun dans son coin mais avec le sentiment diffus des autres, en ombre portée. Les autres en train de lire, aussi, chacun dans son coin, aux quatre coins de la France. Ces autres avec qui, le 4 Juin 2023 exactement, Rendez-vous était pris pour délibérer, confronter nos ressentis, nous engueuler, ou au contraire nous conforter. Bref, au final, il faudrait en choisir un, et pas un de plus. A 24, c’est un exercice difficile. Nous le savions. Alors on a fait tout ça : on a exprimé nos opinions, plus ou moins car comme dans n’importe quel groupe, il y a les timides, les grandes gueules, ceux qui parlent vraiment bien, d’autres plus à l’intérieur, des émotifs, des têtus, des militants, des bouillistes. Le lendemain, 5 juin, le prix, notre prix devenait officiellement le prix du livre inter 2023. Ce fut d’une intensité incroyable. La joie de l’auteur récompensé nous a émus aux larmes, faire partie intégrante « rien qu’une heure, une heure seulement » de cette belle maison de Radio France, sous la protection de notre Eva (Bettan) qui entoure ses jurés comme une maman surveille ses poussins, un éblouissement. Comment, après une telle intensité dans l’échange et le partage se dire : mission accomplie, salut, byebye, chacun rentre chez soi et reprend sa vie. Conscients de notre chance d’avoir été réunis, nous n’avions pas trop envie de nous quitter, de nous détacher. Nous tenions les uns aux autres, nous voulions que dure cette expérience hors du commun au travers de ce qui nous a réunis : les livres. C’est comme cela, de fil en aiguille, de revoyure pour certains en groupe whatsapp pour tous que nous avons décidé de faire ce blog. Garder le lien entre nous au travers des livres et avec les livres. Continuer une histoire. Et continuer de partager

bottom of page