
LE 50ème PRIX DU LIVRE INTER
Anne Lopez Parent
« Le prix du livre inter est créé en 1975 sur une idée de Paul-Louis Mignon qui souhaitait que le public de cette station nationale décerne chaque année un prix des lecteurs pour les vacances à venir ».
Quelle belle idée n’est-ce pas ?
Imaginons le livre, l’objet, l ‘élu, déposé au centre d’une valise sans roulette, au milieu de maillots de bain deux pièces aux couleurs vives; et la valise en presque carton cherchant sa place dans le coffre de la Peugeot 504 dégueulant déjà d’accueillir la tente familiale Trigano, et autres gonfleurs, matelas pneumatiques et bouées canard.
En 2023, nous avons décidé que ce serait « Attaquer la terre et le soleil » de Mathieu Belezi qui serait l’objet fétiche de tous les vacanciers, promis à des virées en Flixbus, blablacar ou vols longs courriers pour des vacances au bout du monde.
Dans une ITW de 1983 au micro de Jacques Chancel pour son émission parenthèse, Paul-Louis Mignon explique qu’il ne s’agit pas seulement d’un prix mais d’une action en faveur de la lecture dans une double complicité :
Celle de la radio et du livre. La radio favorisant la lecture.
Celle de la radio avec ses auditeurs/trices par le dialogue quotidien qui les réunit, et dans une volonté de créer une relation directe entre les auditeurs et les écrivains.
Quelle belle idée aussi que celle-là.
Puisque le prix du livre inter se déroule en « présentiel » pour reprendre une expression qui paraît déjà appartenir à la préhistoire, nous, le clan des 24, jurons avoir rencontré notre Président de jury, le VRAI David Foenkinos, déjeuné et diné avec lui, et même partagé le même ascenseur afin d’accéder jusqu’au sommet de la maison de France Inter où se deroulent les délibérations.
Nous avons également accueilli notre lauréat ému jusqu’au larmes, nous etions alors parcourus de frissons, tappant dans nos mains, heureux, tellement heureux. Nous avons échangé avec lui lors de notre déjeuner le Lundi.
Sans oublier Antoine Wauters (lauréat 2022) qui s’est fait le plaisir d’assister à nos délibérations.
Pas d’ascenseur de service, de premier ou deuxième service, Egalité, Fraternité.
Si ce n’est pas de la relation directe entre auditeurs, écrivains, et gens de la radio...
Sans oublier la rencontre avec la VRAIE Eva Betan, la grande patronne de ce livre inter qui orchestre, encadre, veille, bienveille (du verbe bienveiller), et fait en sorte que tout cela coule comme une source tumultueusement tranquille.
Pour rappel, « le livre Inter c’est un jury de 24 personnes, à parité homme-femme et globalement réparti équitablement parmi les régions françaises, constitué chaque année par recrutement d'auditeurs ayant fait acte de candidature.
La sélection des livres en compétition est effectuée auprès de critiques littéraires de la presse écrite ou de la radio par la présélection d'une quarantaine de livres dont dix seulement seront en compétition dans la liste officielle. Le jury de 24 lectrices et lecteurs est présidé par un(e) écrivain(e). Les membres du jury ont huit semaines pour lire les dix livres présélectionnés avant de se retrouver à Paris, avec le président, pour débattre et voter pour choisir le livre lauréat ».
Nous voilà donc arrivés à l’objet de cette chronique (ou comment garder le meilleur pour la fin):
LE 50ème Prix du Livre Inter,
Présidé par l’immense, la lumineuse Isabelle Huppert,
Pour cet anniversaire incroyable.
Les 24 jurés de ce cru exceptionnel ont rencontré la VRAIE Isabelle Huppert,
Diné puis déjeuné avec elle,
Partagé le même ascenseur,
Débattu puis décerné dans la joie (nous leur souhaitons de tout cœur) et la douleur (choisir c’est renoncer) leur roman de cœur.
Enfin, ils ont accueilli et applaudi à s’en faire mal aux mains leur lauréat :
Aliène, de Phoebe Hadjimarkos Clarke aux éditions Du Sous Sol.
Comments